Les banques multiplient les refus de crédit immobilier

Les banques ont doublé leur taux de refus sur les demandes de prêt immobilier, par rapport à l’an dernier. Elles exigent un apport personnel toujours plus conséquent et se montrent parfois subjectives quand elles n’acceptent pas d’octroyer un crédit.

« Nos partenaires bancaires conservent des taux de crédit immobilier stables mais se montrent toujours très sélectifs vis-à-vis des dossiers et des projets qui leurs sont présentés » explique d’emblée Frank Roullier, président d’Empruntis.

La crainte d’une récession économique et la stricte application des recommandations du Haut conseil de stabilité financière qui demande aux banques de ne pas délivrer de crédit lorsque la mensualité de remboursement dépasse le tiers des revenus nets de l’emprunteur et de limiter la durée du prêt à 25 ans, freinent nécessairement l’octroi des crédits immobiliers.

C’est ainsi que la part des dossiers refusés a atteint 10,7 %, soit le double de ce qui se pratiquait en 2019, selon les données du courtier VousFinancer.

Un apport personnel toujours plus élevé

« Les banques sont de plus en plus attentives au niveau d’apport personnel… Elles demandent presque toutes systématiquement 10 % d’apport pour financer les frais liés à l’achat ainsi qu’une épargne résiduelle après opération, de 5000 € en moyenne, en cas d’imprévus ou de coup dur » explique Sandrine Allonier, directrice de la communication de VousFinancer.

Le dernier observatoire Crédit Logement révèle que les ménages jeunes ou modestes, faiblement dotés en apport personnel pouvaient auparavant emprunter pour réaliser leurs projets immobiliers, mais qu’aujourd’hui, ce n’est plus le cas. « Et pour avoir un bon taux et limiter le risque, mieux vaut avoir encore 10 % d’apport de plus, de façon à ce que la banque ne finance que 90 % de la valeur du bien » conseille Sandrine Allonier. Au final, l’apport d’argent demandé frise les 20 % de l’opération immobilière.

Des refus de prêt parfois subjectifs

Parfois, ce n’est pas le montant de l’apport qui est en cause dans la décision de ne pas accorder un prêt immobilier. Cela peut aussi tenir à la profession de l’emprunteur. « Des refus peuvent être appliqués si le secteur d’activité dans lequel il exerce est fortement touché par la crise », prévient Artémis courtage. Et dans ce cas, le rejet du dossier est plus subjectif.

Il faut aussi prendre en compte le fait que certains établissements bancaires ont quasiment atteint leurs objectifs de production en crédit immobilier pour l’année 2020, selon Empruntis. Ce qui complique encore un peu plus les choses pour ceux qui aspirent à la propriété immobilière.

 

SOURCE : http://leparticulier.lefigaro.fr/article/les-banques-multiplient-les-refus-de-credit-immobilier/